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Voyage à Vaasa d'une délégation du collège Sainte-Croix
Fribourg, mercredi 7 octobre
L'automne est doux, mais c'est en doudoune que nous nous rencontrons. Destination Vaasa, Finlande. Un nom qu'on imagine écrit en neige et en givre sur le quai d'une gare perdue au milieu d'un paysage de lacs et de conifères. Un nom finnois, issu d'une langue qui semble avoir tellement froid que sous le grelottement des mots, les lettres se dédoublent ! Vaasa, à l'oreille ça ne résonne pas comme Andalousie...
Le train quitte Fribourg, direction les clichés, qui auront la vie dure. Genève, check-in sans histoire, tout le monde a son passeport. Helsinki, ciel azur, bleu comme la manivelle droite d'un robinet. L'élan est repris pour Vaasa, saut de puce. Arrivée sur une piste éclairée d'une belle lumière nordique, horizontale, lointaine. Sur le portique de l'aéroport, on peut lire Vaasa, Vasa. Tiens le nom ne tremble plus. Ont-ils donc un nom d'été et un nom d'hiver, celui qui grelotte ? Deux grands sourires nous accueillent chaleureusement, ceux de Thomas et Jaakko. Nos guides durant ce séjour. Comme la ville qu'ils représentent, l'un a un nom qui tremble, l'autre pas. Première expérience du bilinguisme, première découverte, le nom qui grelotte est le nom finnois.
Le lendemain nous découvrons l'école. Durant deux jours, nous aurons l'occasion de rencontrer nos collègues, d'échanger nos visions du bilinguisme et nos conceptions de l'enseignement, d'assister à des leçons pour constater ce qui nous rapproche et ce qui est différent. Discuter, échanger, s'enrichir. Constater aussi que les jeunes ont les intérêts de leurs générations. Nous échangeons aussi avec eux, leur expliquant la non-adhésion de la Suisse dans l'Union européenne, particularisme helvétique qui les interpelle. Le thème des réfugiés est d'actualité, au nord aussi. Nous partageons des idées, écoutons. En anglais, nous construisons un pont en quinconce entre quatre langues. Le plaisir de la rencontre n'est pas feint, la perspective d'un échange se dessine.
Le deuxième soir, nous prenons le large en bateau. Nous découvrons l'Archipelago de Kvarken, un site protégé par l'UNESCO. La Finlande fantasmée se dévoile. Maisons isolées en bois se partagent la côte, sans l'envahir. Le respect de la sphère privée n'est pas un vain mot en Finlande. Nous sommes sur le pont. Un aigle traverse le ciel. Nous en prenons plein les yeux. Nous débarquons sur une petite île. Les femmes et les hommes se séparent, direction sauna, aussi important pour les Finlandais que la fondue au Vacherin à Fribourg. Toutes les discussions sérieuses commencent à 60°. Moment agréable, qui nous fait presque oublier l'aurore boréale ratée la veille, alors que nous étions au restaurant. Verte, lumineuse, venue tout droit d'un horizon bien plus septentrional, mais nous n'en parlerons que grâce aux photos que nous avons vues.
Il est déjà samedi matin, nous prenons le train pour Helsinki. Deux jours de courses individuelles ou par petits groupes entre les musées, le port et les bâtiments historiques pour prendre le pouls d'une ville que peu d'entre nous connaissent. Belles impressions, nous pouvons rentrer, heureux d'avoir vécu un condensé de Finlande en cinq jours, échangé beaucoup en français et en allemand, renforcé notre bilinguisme au contact d'un autre, ri de bon cœur et partagé des repas conviviaux.
Maxence Antonin